Etape 4 - Laguna de los Tres - De Capri au Fitz Roy
Mardi 23 février. Direction maintenant le camping Poincenot. Déjà 3 heures de marche. Tout va bien. Il faut juste prendre le bon chemin après la laguna Capri. On traverse un moment une petite forêt de sapins, puis on rejoint une lande parsemée d'arbustes. En toile de fond, les sommets des Andes patagoniennes. Le chemin grimpe lentement vers le plateau où se niche le camping Poincenot.

Entre les deux sommets, la langue du glacier s'étire sous le soleil. Magique
Enfin on arrive au sommet du plateau. Des arbres pétrifiés encadrent le chemin. Les sommets du Fitz Roy et du CerrO Torre transpercent les nuages. Une rivière sauvage s'écoule tranquillement. Le camping Poincenot se niche dans un bel écrin de verdure.


Un peu plus haut se trouve le site de Rio Bianco***, planté à proximité de la rivière. Point de départ de toutes les escalades du Fitz Roy. C'est surtout l'endroit idéal pour entamer mon sandwich... et boire à l'eau de la rivière***. Délicieuse. D'une douceur inouïe.

Reste l'ascension au sommet du Fitz Roy***. Elle durera plus d'une heure. ça commence plutôt doucement, de là-haut, on a une vue incroyable sur toute la vallée. En levant la tête, le sommet est encore loin. Et pour cause, la grimpette tranquille se transforme bientôt en une belle épreuve de force. ça grimpe sec, et les occasions de se retourner pour profiter du paysage diminuent. Il faut rester concentrer, les pierres sont hautes et il faut faut sans cesse faire attention à ne pas tomber. Les arrêts se multiplient. Le sommet se rapprochent, la végétation commence à se raréfier. Les paysages sont à couper le souffle. Il me faudra plus d'une heure pour grimper ce sentier caillouteux et ardu...


Après presque cinq heures d'efforts, me voici enfin au sommet du Fitz Roy***, ou plutôt au pied de la montagne, là où s'achève le treck le plus dur de la région. Mais quelle récompense ! De là-haut, on a une vue extraordinaire sur le Fitz Roy, planté au pied d'une magnifique lagune aux eaux turquoises. C'est le moment que je choisi pour souffler et me reposer de mes efforts. Jamais je n'ai mangé un sandwich aussi bon ! Quel panorama ! Un renard roux vient même me rendre visite pour saluer mon entreprise. Ici, règnent la paix et le bonheur. Une incroyable harmonie.

Après ce moment de détente inouï, je décide de descendre au pied de la lagune***. Pour cela, il faut encore redescendre le promontoire qui me sépare du lac. Pas facile de trouver son chemin au milieu de la pierraille. Finalement, me voilà au bord de l'eau. D'ici, le Fitz Roy est encore plus impressionnant.
Dans le prolongement du lac, en contournant le monticule de pierres, à gauche, on grimpe encore un petit promontoire qui donne accès au plus beau point de vue du site. Ce sont désormais deux lagunes qui trônent au pied du Fitz Roy. La laguna Sucia*** dévoile ses eaux turquoises alimentée qu'elle est par le glacier suspendu au-dessus d'elle. Magique.

C'est avec peine et regrets que je dois déjà quitter cet endroit magnifique. Signe du ciel, je croise un renard roux sur mon chemin.
Voilà, il est grand temps d'entamer la descente. Elle sera interminable. Près de 4 heures de marche. La descente du flanc principal me casse littéralement les jambes. La fatigue est tellement présente que je manque tomber à chaque pas. Rarement je n'aurai fourni autant d'efforts et d'attention. Derrière, mes ligaments du genou droit me lance pendant tout le reste de la descente. Je finis sur les rotules. Un fois en bas, je mets une bonne demi-heure à traverser le village... Direction le Patagonicus ! Cette fois-ci, j'avale un bon litre de bière avant de retourner au refuge ! Je crois que je n'ai jamais autant été fatigué de ma vie. Demain est un autre jour.


|